La cordée chalabroise a randonné au-dessus des nuages.
Dans le prolongement de la colline de Roquefère, les Chalabrois ont une vue imprenable sur les crêtes acérées d'un pic de Soularac filant depuis quelques années déjà, une parfaite entente avec son voisin le pic Saint-Barthélémy. Et, là-haut, oublié par les rayons d'un soleil distrait, le névé du lac Noir a attendu tout l'été avant de disparaître sous les premières chutes de neige. Freinés une première fois entre Noël et 1er de l'An par cette poudreuse tombée en abondance, les randonneurs du Kercorb, avertis, avaient mis toutes les chances de leurs côtés, dans l'espoir de commencer une nouvelle année sur le deuxième sommet du massif de Tabe.
Equipés de raquettes et crampons, nos six marcheurs, rompus à la technique du "petit pas-petit pied" initiée par un premier de cordée absent, vont marcher plus de cinq heures, avant d'atteindre leur objectif. Ce qu'ils ne réussissent pas toujours, parce que trop de neige, pas assez de mollet ou trop de brouillard.
Mais en ce samedi 5 janvier 2013, 2348 mètres ont été finalement gravis, au prix de nombreux efforts, et peut-être de quelques doutes. Peu après 14h, la cabane du "pastre" n'était plus qu'un petit point en contrebas, et l'équipe était au complet sur la pyramide du St Barth. Il était alors l'heure de déboucher en direction du plateau de Beille, une fois n'est pas vice, un flacon de pétillant de la Marne. Et donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf qu'en bas, dans le creux de la vallée, une mer de nuage recouvrant Ariège et Aude, privait l'équipe d'une vue d'ordinaire panoramique. Le break n'en sera que plus court, le temps d'avaler une pincée de sel et un carré de sucre, avant une descente délicate vers un Pays d'Olmes caressé par les derniers rayons du soleil.
Un album Saint-Barthélémy Janvier 2013 a été mis en ligne.